lundi 1 juin 2009

Nos explorateurs reviennent de la baie de la Miséricorde

Le11juin, les 7 hommes qui avaient été envoyés à la baie de la Miséricorde avec le troisième lieutenant C. W. Green étaient de retour à bord. Ils avaient eu pour mission d'examiner le cairn érigé par le lieutenant McClure lors de son voyage de la mer de Behring à l'île de Banks, et de déterminer l'emplacement d'un filon de charbon situé à 9 milles du cap Hamilton. En outre, le lieutenant avait reçu l'ordre de rechercher les vestiges ou l'épave du navire l’Investigator abandonné, en 1853, par le capitaine McClure, et aussi, de rechercher un grand dépôt de provisions, etc., qu'en 1854, : McClure et le capitaine Krabbie avaient laissé dans ces parages.

Afin que l'on ne confonde pas les divers groupes d’explora­teurs dans leur marche, je ferai remarquer ici que le lieutenant Morin avait été envoyé en avril à l'île de Banks et qu'à son retour à l'île de Melville il avait rencontré Green et ses hommes, se rendant à la baie de la Miséricorde. Green, dans son rapport, parle de l'état d'épuisement dans lequel se trouvaient Morin et ses camarades, épuisement que Green signale à son tour chez lui et ses hommes, pendant son voyage de retour à l'île de Melville. Quant aux difficultés et aux privations elles furent les mêmes, ou à peu près, pour les deux groupes d'explorateurs, au cours de leur voyage de retour à bord. Dans les deux cas les explorateurs manquèrent de nourriture, les ours ayant détruit leurs provisions, et il leur aurait été impossible de terminer leur voyage s'ils n'avaient reçu des secours immédiats. La narration de chacun des voyages entrepris sous les ordres de Morin et Green donne, sous une forme abrégée, un intéressant compte rendu des difficultés et des rigueurs que durent endurer ces marins, pour rapporter à la civilisation les documents laissés dans les régions boréales par les premiers explorateurs qui suivirent le passage du Nord-Ouest. Tous ces efforts ne devaient pas être sans succès, car ils permirent de retrouver des vestiges des cairns construits par McClure et de confirmer la narration de son voyage de la mer de Behring à l'île de Banks. Il est bon de dire, cependant, que les documents auxquels il est fait allusion dans les pièces authentiques, que nous avons découvertes sur l'île de Melville et que nous publions dans ce rapport, ne furent trouvés ni par le lieutenant Morin ni par son collègue Green. Mais, il est évident que la preuve du passage de McClure à la baie de la Miséricorde, ressort des pièces publiées et des vestiges de cairns et de dépôts de provisions trouvés par ce hardi navigateur sur divers points de l'île de Banks.


Relèvements et amplitudes


Le 12 juin comme il faisait beau temps, de la poupe du navire, nous fîmes un tour d'horizon, et procédâmes au relèvement de toutes les balises. Nous fîmes aussi le relèvement de tous les principaux points du voisinage, à partir du cap Bounty jusqu'à la pointe Hearne, en visant successivement la pointe Reef, la colline du Nord-Est, celle du Nord:Ouest, le rocher de Parry et la pointe Vanasse. Nous relevâmes aussi tous les mâts de pavillons que nous avions plantés dans la glace, sur les points où nous avions recueilli des sondes. Ces relèvements furent pris dans le but de dresser une carte des parties intérieures et extérieures de la rade de Winter-Harbour. Nous nous livrâmes à ce travail à plusieurs reprises, et à des heures différentes du jour, car les observations faites le matin ou le soir sont plus exactes que celles du midi. En autre, nous observâmes plusieurs amplitudes à différentes dates, le matin, le midi et le soir, pour déterminer la déclinaison magnétique. Nous constatâmes qu'elle variait de 103° à 98°. Est, ce que nous ne pouvions nous expliquer, le vent soufflant de différentes directions au cours de nos observations, et le soleil étant plus brillant et plus chaud à certains moments qu'à d'autres. Il est très probable que les écarts de déclinaison n'étaient pas étrangers aux variations de la température aux différentes heures du jour. Le météorologiste qui était avec nous se livra à terre aux mêmes observations. Il obtint les mêmes résultats, bien que ses instruments fussent meilleurs que ceux que nous avions à bord. Bref, nous déplaçâmes le compas, le mîmes sur des piliers de glace: toujours nous trouvâmes les mêmes résultats, ce qui prouve que l'aiguille aimentée n'était pas, à bord, influencée par des actions perturbatrices locales.

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