lundi 15 juin 2009

Le soleil de minuit

Le lundi, 21 juin, le second procéda à des relèvements au compas, et, afin de déterminer la déclinaison magnétique de l'endroit, releva plusieurs azimuths à différentes heures du jour. Les résultats qu'il obtint étaient différents de ceux que nous avions obtenus précédemment: nous laissons aux savants de dire pourquoi. A ce moment de l'année le soleil de minuit atteignit sa position la plus élevée au-dessus de l'horizon, et son aspect était vraiment majestueux. Nous en fûmes tous plus ou moins émus: l'astre du jour par sa présence continuelle, ayant multiplié notre énergie et notre activité.
Ce 21 juin nous tuâmes quelques bœufs musqués, qui furent apportés à bord le lendemain. Après avoir été dépouillés et vidés leur viande pesait 908 livres. Or, comme maintenant ces animaux se nourrissaient d'herbe nouvelle et de mousse, je dois ajouter que cette viande était excellente.

Carte de la baie


Comme j'avais décidé d'établir une carte de la baie à l'usage des navigateurs, avec le second et un second-maître, je pris nombre de relèvements à différents endroits. Pendant que je prenais des relèvements, M. Vanasse et deux seconds­ maîtres construisaient un cairn sur la pointe Sainte-Claire, qui est un des points les plus importants de la baie.

M. Morin revient de l’île de Banks


A ce moment de notre voyage le second-lieutenant, M. Morin, revenait avec ses hommes d’une seconde expédition à l’île de Banks. Avec eux nous revenaient aussi le mécanicien en chef, Van Koenig, et le second-maître lessard, que nous avions fait stationner au cap Providence en l’absence de M. Morin, afin qu’il puisse faire des observations météorologiques générales, et étudier le mouvement des glaces dans le détroit. MM. Koenig et Lessard devaient en outre garder une cache de provisions, à laquelle pourraient se ravitailler les expéditions qui se rendraient en traîneaux aux îles de Banks et de Victoria. Le retour à bord de ces voyageurs y apporta une augmentation d’activité qui modifia avantageusement la monotonie de notre existence. En effet, les sujets de conversation n’allaient pas manquer désormais, nos voyageurs se plaisant à raconter ce qu’ils avaient vu et observé pendant leur absence.

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