mardi 9 juin 2009

Le printemps à l’Île de Melville

La journée du 13 juin fut belle et chaude et le ciel clair, aussi les effets de la chaleur solaire étaient-ils visibles partout. Au tour du bâtiment, la glace était recouverte d'eau, qui provenait de la fonte de nos remparts de neige. A ce moment le vent soufflait du sud. Pendant l’après-midi, nous nous rendîmes sur la colline du Nord-Est où une croix avait été érigée et au pied de laquelle, à cette date, nous priâmes pour remercier Dieu de nous avoir protégés durant le long hiver que nous venons de passer à Winter-Harbour, sous un ciel sans soleil, et toujours en but à un froid intense et à des tempêtes violentes. Vingt-et-un des membres de la croisière étaient présents à cette manifestation religieuse.
Le lendemain, le vent du sud-ouest souffla très fort, mais il fit beau et le ciel se maintint clair. Nous commencions à apercevoir de nouveau des troupes de bœufs musqués, qui se déplaçaient sans cesse à la recherche des premières manifestations de la végétation boréale. Trois grands bœufs musqués ayant été aperçus, à environ trois milles dans le nord du bâtiment, nous nous mîmes à leur poursuite. M. Frank Hennessey et moi-même en tuâmes deux, et le matelot Tremblay le troisième. Ces animaux furent dépouillés et leur viande apportée à bord. Cette viande était bonne et tendre, mais beaucoup moins grasse que celle des bœufs musqués tués en automne. Quant aux peaux elles n'avaient guère de valeur, ces animaux perdant leur toison à ce moment de l'année. La clémence de la température invitait maintenant nos hommes à s'éloigner du bâtiment pour chasser. Cela n'était pas sans danger, car ils risquaient de se faire attaquer par des fauves

Même, l'un des nôtres eut à faire face à un ours qui se jeta sur lui au cours d'une de ces expéditions de chasse. Aussi, comme j’avais conscience de mes devoirs, quant à la sécurité de l'équipage, je mis fin à ces parties de chasse par trop dangereuses, et ce, d'autant plus que non seulement l’on avait à redouter les animaux sauvages, mais qu'il fallait aussi craindre les traîtrises de la glace, qui fondait rapidement, et recouvrait des crevasses où l'on risquait de s'engloutir.

Nous créons un chenal dans les glaces.



A Winter-Harbour la glace était tellement épaisse, même en juin, que nous ne pouvions guère espérer en sortir sans créer un chenal à travers la banquise, pour dégager notre bâtiment. Mais comme j'avais prévu cet état de choses, j'avais fait déposer les cendres provenant du navire le long du chenal projeté. Ces cendres absorbaient maintenant les rayons du soleil, facilitaient la fusion de la glace et diminuaient d'autant le travail manuel de la création du chenal en question. Le 17 juin, nous fûmes témoins, d'une éclipse partielle de soleil, qui commença à 10 h. 57 m. 10 S., temps moyen de Greenwich, fut à son maximum à 12 h. 3 m,. 30 s., et se termina à 13 h. 0 m. 30,s. Avec nos lunettes marines, nous pouvions apercevoir trois taches noires dans le soleil. MM. Jackson et McMillan observèrent ce phénomène de leur tente.
Le 18 juin, le second et 8 hommes se rendirent sur la pointe Hearne, pour y construire une grande balise à l'entrée de la baie en venant du large

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