mardi 22 septembre 2009

Nous recevons du courrier à Port-Albert


Dès notre arnvee, le second lieutenant fut envoyé à terre pour prendre le courrier, qu'après arrangements spéciaux, le baleinier Morning, de Dundee, devait nous avoir apporté à Port-Alber. En effet, grâce à l'obligeance de M. Robert Kinnes, de Dundee, Ecosse, armateur du Morning, nos lettres avaient été apportées à son poste de baleinier, à Port-Albert. Aucun navire baleinier n'était à ce moment sur ce point de la côte, mais notre courrier avait été confié à une femme indigène du nom d'Arrah, qui remit à notre lieutenant de nombreux paquets de lettres et de journaux. Les nouvelles que nous recevions tous étaient agréables et satisfaisantes, sauf quant au troisième lieutenant qui apprenait la mort de sa mère.

Nous passâmes une journée à terre, au milieu des indigènes, et M. Jackson, qui était officiellement autorisé à percevoir les droits de douanes versés par les navires marchands, s'enquit de l'arrivée de ces navires. Quant à M. McMillan il se livra à des recherches géologiques dans le voisinage de Port-Albert.

Comme les indigènes m'informèrent que l'on n'attendait pas d'autres bâtiments à Port-Albert, je décid'ai de faire route vers le Sud, tout en continuant nos observations le long de la côte, sans savoir, cependant, ce qui pourrait nous advenir quant à des avaries ou à la possibilité de nous faire prendre dans les glaces. Nous laissâmes du courrier à Port-Albert, pour que des baleiniers de Dundee le fassent parvenir au département de la Marine et des Pêcheries.

Nous levâmes l'ancre à Port-Albert ]e 3 septembre, passàmes devant l'île de Belœil, que nous avions ainsi nommée l'année précédente, et fûmes bientôt dans le voisinage de deux petites îles que nous portâmes sur les cartes, où elles n'existaient pas.


Port-Erik

A titre de renseignements nautiques nous donnons ici une description de Port-Erik, dont, en général, le nom ne figure pas sur les cartes. Ce port naturel qui est formé par un golfe profond, a environ 5 milles de large à son entrée et s'avance de 6 milles dans les terres. Comme des glaciers atteignent ses grèves et s'y précipitent parfois, il n'est sûr ni en hiver ni en été. De Port-Erik nous naviguâmes sur le cap Wedd, et aperçûmes 5 glaciers à la suite les uns des autres avant d'arriver à ce cap. Cette partie de la côte de la terre de Baffin n'était pas sans danger pour nous, car les icebergs y abondaient à tel point que, s'échouant sur le rivage, ils nous cachaient, la plupart du temps, les terres qui se trouvaient derrière eux. Nous naviguions alors par des fonds de 240 brasses et nous trouvions par 71 ° 32' de latitude Nord et par 70° 30' de longitude Ouest. C'est dire que nous étions dans une position dangereuse qui exigeait la plus grande vigilance, et ce fut pourquoi je restais alors sur le pont tout un jour et toute une nuit. Le ciel, qui était couvert, s'éclaircissait pendant quelques instants à de rares intervalles,

Le 5, dimanche, nous aperçûmes la terre des approches de Scott's-Inlet, à environ 14 milles de notre bâtiment. A 5 ou 6 milles à l'Est de l'entrée de Scott's-Inlet la côte est basse, mais nous apercevions le pic élevé et recouvert de neige appelé Peak-Hill et l'île du monument d'Agnès. A 7 h. du soir nous avions dépassé cette île et pénétré dans les terres jusque dans l'estuaire de la rivière Clyde, qui coule dans la direction de l'ouest-nord-ouest. Puis, nous mouillâmes dans le fond de la baie, à côté du baleinier-goélette Jennie.

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