lundi 11 mai 2009

Calfatage de l'Arctic et sondage de Winter-Harbour.

Le 11 mai, comme la neige qui entourait les œuvres mortes du navire avait disparu, je donnai l'ordre au charpentier et aux matelots de calfater le bâtiment; en même temps, avec le second, je commençai à recueillir des sondes dans la baie. Nous continuâmes ce travail jusqu'à la fin du mois. A ce moment de l'année nous commençâmes à voir des perdrix, dont la première fut tuée d'un coup de fusil tiré du pont du navire. Au cours de notre première semaine de travail dans la baie nous en fîmes la triangulation, et repérâmes ses points principaux. Puis, avec le charpentier du bord, j'altérai un traîneau d'expédition destiné à un second voyage de M. Morin, et rem­plaçai les garnitures en os de baleine des patins par des garni­tures en acier, qui sont bien préférables au printemps. Déjà, le second lieutenant se préparait à faire un nouveau voyage à l'île de Banks. Il se mit en route le 17, comme il commençait à pleuvoir pour la première fois depuis l'hiver. Dans sa nouvelle expédition M. Morin était accompagné par les matelots William Doyle, William LeBel et Reuben Pike, plus M. Koenig, mécani­cien en chef, et le second-maître J oseph Lessard, qui firent route avec eux jusqu'au cap Providence. Nous nous attendions à ce que ces explorateurs rencontrassent le groupe sous les ordre de M. Green qui, maintenant, devait être en route, revenant du cap Providence, après avoir accompli sa mission à la baie de la Miséricorde, à destination de laquelle il était parti le 1er mai. Nous espérions que si M. Morin ne rencontrait pas Green et les siens, il pourrait, tout au moins, se rendre compte s'ils n'étaient pas en détresse. Je donnai ordre au second lieute­nant de déposer des documents commémoratifs sur les îles de Victoria et de Banks, d'y rechercher la présence de filons de charbon dont il déterminerait la position, et enfin, de rapporter à bord tous les documents qu'il trouverait au cours de son voyage. Le 18, il souffla une forte brise du nord-ouest, propice aux explorateurs déjà en route depuis la veille.



Chasses de printemps

De nouveau nous commencions à apercevoir des bœufs mus­qués en grand nombre. Nous en tuâmes 13 pour avoir de la viande fraîche, et capturâmes vivant un jeune veau, qui fut confié au maître d'hôtel et aux garçons de table. Ils le nour­rirent de lait concentré et de bouillie de farine d'avoine. J'or­donnai à tous les hommes disponibles de rapporter à bord l'ex­cellente viande des 13 animaux tués.

Toilette du bâtiment

Nous employâmes le reste de la semaine à gratter les boise­ries du navire et à le nettoyer dans le but de le peindre pro­chainement; puis nous inspectâmes complètement l'Arctic et il fut repeint dans toutes ses parties, y compris la chambre des machines. A ce moment notre navire était en meilleur état que lorsqu'il quitta le quai pour entreprendre sa longue croisière. Durant l'hiver il nous avait offert un abri assez confortable, nul n'ayant eu à souffrir à bord, sinon à la suite d'imprudences personnelles ou d'un manque d'énergie. Que, si durant notre séjour dans les glaces de la literie fut mouillée: par l'humi­dité pénétrant par les portes fréquemment ouvertes, par la va­peur venant de la cuisine ou par celle de la liquéfaction de la glace destinée à l'eau potable, toujours nous donnâmes l'ordre de faire sécher cette literie dans la chambre des machines, ou près des poêles. C'est dire que si quelqu'un eut à souffrir le moindrement de cet état de choses, il faut l'attribuer à un manque de discipline de la part des hommes, et à leur désobéis­sance.

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